L'économie souterraine de la « mondialisation par le bas » : le rôle des transmigrants
Détails de l'événement
Les migrants internationaux pauvres ont compris le refus d’hospitalité des nations riches.
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Les migrants internationaux pauvres ont compris le refus d’hospitalité des nations riches. Un grand nombre d’entre eux – autour de 200 000 annuellement pour la France, 600 000 pour l’Europe – ne se présentent plus à nous comme é- ou immigrants, mais comme transmigrants. En perpétuel mouvement entre nations, ils sont devenus les colporteurs du capitalisme marchand moderne. Qui serait plus qualifié que les transmigrants pauvres pour offrir aux grandes firmes mondiales le vaste marché des pauvres, leur milieu naturellement proche, en passant en Europe, à leurs risques, des produits totalement hors taxes et hors contingentements ?
Les majors de l’électronique du Sud-Est asiatique ne s’y sont pas trompés en développant l’économie mondiale » horizontale » du poor to poor, » l’entre-pauvres « . A la rencontre des pauvres, ils circulent en France dans les quartiers enclavés, accueillis par des jeunes descendants des immigrants des années 60, qui se reconnaissent de moins en moins dans l’histoire collective que la nation leur propose. Le cosmopolitisme né de ces côtoiements engendre, parmi ces jeunes, une nouvelle sorte d’étrangers qui suivent, sur les chemins européens, les transmigrants du poor to poor, et collaborent aux initiatives des nouveaux migrants internationaux en inaugurant des dispositifs sociaux originaux. Pour certains la route entre les nations, dans un contexte de mondialisation et de transformation des migrations, devient une perspective de » sortie par le bas « .
Avec Alain TARRIUS et Fatima QACHA
Fatima QACHA : maîtresse de conférences en sociologie à l’Université Toulouse Jean Jaurès (UFR SES), et affiliée au Laboratoire LISST-Cers (Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires).
Sujet de recherche : Migrations transnationales et réseaux : l’exemple des Marocain(e)s. La porosité, de plus en plus affirmée, des formes migratoires contribue à la (re)construction de réseaux internationaux qu’il s’agit d’une part d’identifier et d’autres part d’en mettre en évidence les segments imbriqués (réseaux migratoires, de passages, familiaux, commerciaux).
Publications :
– Transmigrants et nouveaux étrangers (avec Alain Tarrius et Lamia Miassaoui) , Presses Universitaires du Midi (2013)
Alain TARRIUS : membre du laboratoire MIGRINTER. UMR CNRS -Université de Poitiers (1994-2006), associé au laboratoire Diasporas (UT2) et membre (2003-2006) du Centre d’Analyses et d’Interventions Sociologiques (CADIS) UMR CNRS – EHESS-Paris. Membre associé du laboratoire CNRS-Université de Poitiers MIGRINTER (2006-2020) et du laboratoire LISST CNRS -UT2 (2006-2018)
Publications :
– Un millénaire de cosmopolitismes féminins à Perpignan et à ses frontières. Des Saintes aux Prostituées (avec Raymond Sala et Joan Becat), L’Harmattan (2021)
– Naissance d’un peuple Européen nomade. Trabucaire (2020)
– Mondialisation criminelle. L’Aube(2015)
– La remontée des Sud. Afghans et Marocains en Europe méridionale. L’Aube (2007)
– La Mondialisation par le bas. Les nomades de l’économie souterraine mondiale. Balland (2002)
– Les nouveaux cosmopolitismes. Mobilités, Identités, Territoires. L’Aube (1995)
– Arabes de France dans l’économie mondiale souterraine. L’Aube, (1995.)
– Les Fourmis d’Europe. Migrants riches, migrants pauvres et nouvelles villes internationales. L’Harmattan (1992)
Le lieu: salle de conférence de l’Observatoire de Toulouse. Pour suivre en visioconférence/débat . Inscrivez vous sur BilletWeb
C’est gratuit mais inscription obligatoire.
Heure
16 octobre 2021 17h00 - 19h00(GMT+02:00)