Types d'événement: Conférences-débats

Avec François Saint Pierre
Ex Professeur de mathématiques en classes préparatoires. Créateur et animateur depuis plus de 20 ans du Café Politique de Balma.

La société est de plus en plus un agrégat d’individus où chacun, seul devant son écran, suit le spectacle des politiciens.
A l’opposé, le débat politique entre citoyens, qui est la base de la démocratie, permet à chacun de confronter ses idées à des points de vue différents. Avec François Saint-Pierre, nous discuterons du chemin restant à parcourir vers une démocratie authentique qui garantisse la souveraineté du peuple.

Après avoir questionné François Saint-Pierre sur l’expérience originale du Café Politique de Balma (lecafepolitique.free.fr), nous discuterons des apports positifs d’un débat direct entre citoyens qui permet à chacun de sortir de son isolement et de se confronter à des opinions différentes. Puis nous élargirons notre réflexion en débattant des problèmes que pose l’exercice de la démocratie :

• démocratie représentative, participative ou directe ?
• nécessaire égalité entre citoyens et nécessaire autonomie de chaque citoyen ;
• obstacles dus entre autres aux monopoles exercés sur les médias et les instituts de sondage par des milliardaires, à la puissance grandissante de réseaux sociaux difficilement contrôlables et à l’impact à venir de l’Intelligence Artificielle ;
• difficultés de développement d’une démocratie au niveau européen et mondial …

Biographie :
En MathSup en mai 68, il représente les classes préparatoires au sein de la coordination du mouvement toulousain dit du 25 avril. L’année suivante, après les écrits des concours aux grandes écoles, il renonce à passer les oraux et part sur les routes asiatiques. Après une année sur la route, il reprend des études de mathématiques.

En 1977, il devient coopérant en Tunisie, puis au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Il exerce des responsabilités syndicales et associatives, avec Stéphane Hessel au sein de l’association des Français de l’étranger.

De retour en France en 1989, il devient professeur de mathématiques en classes préparatoires. Il prend alors des responsabilités au sein du collectif PDU (Plan de Déplacement Urbain) et participe au Café des Sciences à Ramonville Saint-Agne. Il collabore avec la mission Agrobiosciences (agrobiosciences.org) et intègre le Conseil de Développement de Toulouse (codev-toulouse.org), dont il fut vice-président. Parallèlement il participe à des activités de recherche en sciences sociales au sein du labex SMS (Structurations des Mondes Sociaux, sms.univ-tlse2.fr/).

Balmanais, il participe activement à la vie politique locale via le Conseil de Développement local (mairie-balma.fr/conseil-de-developpement-local/) et le Café Politique (lecafepolitique.free.fr) qu’il a créé et qu’il anime depuis plus de 20 ans.

Pour participer à la conférence en visio, obtenez votre lien de connexion en cliquant ici

Avec Pierre CONESA
Ancien haut fonctionnaire du ministère de la défense. Auteur de « Vendre la guerre : le complexe militaro-intellectuel ».

Nous sommes soumis en continu à un déluge d’informations sans avoir le temps ni les moyens de vérifier ce qui nous est proposé. Les bellicistes profitent de ce brouillard pour désigner nos adversaires et nous faire accepter de les éliminer par les armes les plus radicales. Pierre Conesa nous détaillera les dérives de ces pourvoyeurs d’ennemis.

Pour participer à la conférence en présentiel, inscription préalable souhaitée.
Pour y participer en distanciel, inscription préalable obligatoire pour recevoir le lien de connexion.

Avec Phuc Vinh Nguyen
Chercheur au Centre Jacques Delors de l’Énergie et travaille sur la politique énergétique française et européenne. Ses travaux portent principalement sur le rôle de la France dans le cadre du Pacte vert européen et étudie ses conséquences sur les politiques publiques françaises.

Les européens ont entrepris un marathon législatif pour installer le Pacte vert afin de respecter les accords de Paris et d’atteindre les deux objectifs majeurs : réduire les émissions de CO2 d’ici à 2030, atteindre la neutralité carbone en 2050.Quel est le bilan des législations déjà adoptées, que reste-t-il à voter pour atteindre tous les objectifs ? Quels sont les obstacles majeurs ? Quel est l’impact des changements gouvernementaux récents sur ce Pacte vert ?

Biographie :
Avant de rejoindre l’Institut Jacques Delors, il a occupé un poste d’assistant parlementaire au Parlement européen ainsi que de chargé de mission pour le Syndicat français du secteur électrique. Il a respectivement travaillé sur des dossiers liés aux questions de transport et d’investissement à long terme avant de plaider pour la défense du secteur électrique français en travaillant sur divers dossiers (réglementation de la taxonomie, règlement RTE-E, stratégie d’intégration intelligente du secteur).

Bibliographie :

Avec Magyd CHERFI
Ex-chanteur du groupe toulousain Zebda, chanteur solo, écrivain.

Né en France de parents immigrés algériens, Magyd Cherfi peut témoigner de la vie de milliers de jeunes qui sont happés dès l’école par la culture et le mode de vie français et aspirent à être pleinement français, mais sont toujours considérés comme des immigrés et ressentent douloureusement le fait de ne pas être les bienvenus.

Dans ses interventions, ses chansons, ses livres, Magyd Cherfi témoigne d’une blessure toujours à vif, d’un côté, il est et se sent pleinement français, façonné par l’école républicaine, passionné par la littérature, la poésie et le théâtre français et poussé dans cette direction par une mère qui veut sa réussite et donc sa pleine intégration à la société française. De l’autre, il ne se sent pas vraiment français du fait du regard de tous ceux qui le considèrent comme un étranger, un immigré, un français de papier ou de passage, au mieux un indésirable, au pire un bougnoule, et aussi du fait du poids des origines, de la famille, des amis et du quartier qui ont vite fait de considérer comme un traître celui ou celle qui veut simplement respirer un peu d’air frais.
Il explique vivre dans un brouillard d’injonctions contradictoires, résumées par cette exigence formulée par sa mère : Sois français, mais ne le deviens pas trop. Cette blessure, il n’est évidemment pas le seul à la ressentir. Elle est ressentie avec plus ou moins d’intensité par des milliers de jeunes nés en France de parents immigrés. Elle est généralement plus vive avec des parents d’origine maghrébine et spécialement algérienne, conséquences d’un passif historique non réglé entre France et Algérie suite à la colonisation et à la guerre d’indépendance.
Nous débattrons avec Magyd Cherfi de l’ampleur du phénomène, de ses conséquences sur la vie en société, de son évolution positive ou négative au cours des dernières années, de son évolution prévisible et de la possibilité de le contrer et de le réduire.
Des lectures à voix haute de passages de ses ouvrages entrecouperont et illustreront son intervention.

Biographie :

Né à Toulouse en 1962 de parents maghrébins, descendus des montagnes de Kabylie pour fuir la misère et grossir les rangs de l’industrie française, Magyd Cherfi grandit à Toulouse avec ses six frères et sœurs dans la cité des Isards, au nord de Toulouse.
Happé par l’école, il y devient amoureux de littérature, de poésie et de théâtre. Poussé par une mère tyrannique, obsédée par la réussite scolaire de ses enfants, il est le premier de la cité à obtenir le baccalauréat.
Amateur de musique, il fonde avec d’autres le groupe Zebda dont il devient le chanteur. Le groupe connait un vif succès avec des tubes comme Tomber la chemise ou Le bruit et l’odeur. Après la dissolution du groupe, il continue une carrière musicale en parolier et chanteur solo. Son dernier album solo Le propre des ratures  est sorti en 2024
Parallèlement, il se lance dans l’écriture et publie quatre livres à caractère autobiographique, dont le troisième, intitulé Ma part de gaulois, rencontre un vrai succès de librairie et apparait en 2016 dans la première sélection du prix Goncourt. En 2024, il publie un premier roman intitulé La vie de ma mère !
En 2001, il est au cœur des élections municipales toulousaines avec le groupe Motivés ! à la création duquel il a activement participé. Le groupe, issu des quartiers et prônant une démocratie participative, obtient plus de 12% des suffrages au premier tour, mais son alliance avec la liste de gauche échoue au second.

Publications :

• La vie de ma mère !, Actes Sud (2024) 
• La part du Sarrasin, Actes Sud (2020)
• Ma part de Gaulois, Actes Sud (2016)
• La Trempe, Actes Sud (2007) 
• Livret de famille, Actes Sud (2004) 

Avec Bernard LAHIRE
Sociologue français, Directeur de recherche CNRS au Centre Max-Weber de Lyon. Médaille d’argent du CNRS.

« Un livre monument », c’est ce que dit Alternatives Economiques du dernier livre de Bernard Lahire : « Les structures fondamentales des sociétés humaines » . Pour une sociologie intégrant biologie, éthologie, paléoanthropologie, préhistoire, histoire et anthropologie.

Le sociologue Bernard Lahire propose de mettre en évidence un certain nombre de lois qui président au fonctionnement des sociétés humaines.
Sa démarche scientifique à la recherche de régularités cherche à faire la synthèse de 150 ans de résultats en SHS. Une approche résolument interdisciplinaire.
Il s’appuie sur de renommés prédécesseurs, comme Karl Marx, Gaston Richard, Françoise Héritier et surtout Alain Testart.
Un tel travail implique de se tourner également vers les sciences dites naturelles, de mener des comparaisons entre les sociétés humaines, mais aussi avec celles formées par les autres espèces animales, voire végétales et même bactériennes.
En effet, contrairement à une idée reçue bien tenace, l’organisation sociale n’est pas le propre des humains. En témoignent les travaux d’éthologie montrant par exemple l’évitement de l’inceste chez de nombreuses espèces ou l’existence de pratiques d’élevage et de culture (de champignons notamment) par certains insectes.
L’interdépendance, qui implique à la fois coopération et concurrence, caractérise en effet l’ensemble du vivant et il importe de resituer les humains parmi les autres espèces pour saisir les contraintes particulières qui les caractérisent.
S’appuyant sur un colossal travail de mise en ordre de connaissances établies par quantité de recherches dans différents domaines, Bernard Lahire livre des conclusions claires.
Il énonce et explicite ainsi successivement pas moins de :

• cinq grands faits caractérisant les sociétés humaines (altricialité secondaire, séparation des sexes, grande longévité, socialité, historicité…)
• dix grandes lignes de force autour desquelles gravitent leurs différentes formes (modes de production, rapports de parenté, transmission culturelle, production d’artefacts, expressivité symbolique …)
• dix-sept grandes lois (tendances à la conservation-reproduction-extension, tendances à l’accroissement démographique et différenciation, prévalence de l’antérieur sur le postérieur, imitation, lutte entre groupes, etc.)

Une somme qui pourrait disrupter la sociologie ?

Sa thèse centrale est « qu’une grande partie de la structure et du développement des sociétés humaines ne peut se comprendre qu’à partir du mode de reproduction (au double sens de reproduction biologique et culturel) et de développement ontogénétique de l’espèce, et notamment de la situation d’altricialité secondaire propre à l’espèce humaine (lente croissance extra-utérine du bébé humain entraînant une très longue période de dépendance) prolongée par une altricialité tertiaire (voire d’altricialité permanente, renvoyant à des capacités d’apprentissage tout au long de la vie et à la dépendance permanente à l’égard des autres membres du groupe social et de sa culture accumulée), conjuguée avec une série d’autres propriétés partagées par de nombreux autres mammifères ou, au contraire, très spécifiques ( vie terrestre, mobilité, bipédie et libération des mains, pouces opposables, plasticité cérébrale, partition des sexes et reproduction sexuée sans période de rut, viviparité, grossesse longue, uniparité, longévité, symétrie bilatérale, capacités langagières-symboliques et artefactuelles, cumulativité culturelle).

En tous cas un ouvrage difficile que Bernard LAHIRE nous rendra accessible.
On pourra en débattre avec lui.

Biographie complémentaire :

• Médaille d’argent du CNRS (2012)
• Chevalier de la Légion d’honneur, sur proposition du Ministère de la Culture (2012)
• Prix de l’Écrit social pour son ouvrage, Dans les plis singuliers du social (2014)
• Chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres (arrêté du 9 juillet 2014)
• Membre junior (1995-2000), puis senior (2016-2020) de l’Institut universitaire de France
• Docteur Honoris causa de l’Université Veracruzana (Veracruz, Mexique) (2019)
• Entrée dans l’édition 2023 du Petit Larousse Illustré.

Bibliographie :

• L’« illettrisme » en questions (sous la direction de, avec « Introduction » et « Conclusion » de J. M. Besse, M.-M. de Gaulmyn, D. Ginet et B. Lahire), Lyon, PUL, 1992 (2e impression en 1994).
• Culture écrite et inégalités scolaires : sociologie de l’« échec scolaire » à l’école primaire, Presses universitaires de Lyon, 1993. Réédition avec une nouvelle préface en 2021.
• La raison des plus faibles : rapport au travail, écritures domestiques et lectures en milieux populaires, Lille, PUL, 1993.
• Tableaux de familles : heurs et malheurs scolaires en milieux populaires, Gallimard/Seuil, 1995 (traduit au Brésil).
• Les manières d’étudier, La Documentation française, 1997.
• L’Homme pluriel. Les ressorts de l’action, Nathan, 1998 (traduit en Espagne, au Brésil, au Portugal, en Roumanie, au Royaume-Uni et au Japon).
• L’invention de l’illettrisme : rhétorique publique, éthique et stigmates, La Découverte, 1999.
• Le travail sociologique de Pierre Bourdieu : dettes et critiques, La Découverte, 1999 (traduit en Argentine).
• Portraits sociologiques ; dispositions et variations individuelles, Nathan, 2002 (traduit au Brésil).
• À quoi sert la sociologie ? La Découverte, 2002 (traduit en Argentine et en Turquie).
• Sociologia de la lectura, Barcelona, Gedisa, 2004.
• (2004) La culture des individus : dissonances culturelles et distinction de soi, La Découverte, 2004 (traduit au Brésil).
• L’esprit sociologique, La Découverte, 2005 (traduit en Argentine).
• La Condition littéraire. La double vie des écrivains, La Découverte, 2006 (traduit en Allemagne).
• La raison scolaire : école et pratiques d’écriture, entre savoir et pouvoir, Presses universitaires de Rennes, coll. « Paideia », 2008.
• (avec C. Rosental) La cognition au prisme des Sciences sociales, Éditions des archives contemporaines, 2008.
• Franz Kafka : éléments pour une théorie de la création littéraire, La Découverte, 2010.
• Ce qu’ils vivent, ce qu’ils écrivent : mises en scène littéraires du social et expériences socialisatrices des écrivains, Éditions des archives contemporaines, 2011.
• Monde pluriel : penser l’unité des sciences sociales, Seuil, coll. « Couleur des idées », 2012 (traduit en japonais et en langue arabe).
• Dans les plis singuliers du social : individus, institutions, socialisations, La Découverte, 2013 (traduit en espagnol).
• Ceci n’est pas qu’un tableau : essai sur l’art, la domination, la magie et le sacré, La Découverte, 2015 (traduit en langue anglaise chez Polity Press).
• Pour la sociologie : et pour en finir avec une prétendue « culture de l’excuse », La Découverte, 2016 (traduit en espagnol et en turc).
• L’interprétation sociologique des rêves, La Découverte, 2018 (traduit en langue anglaise chez Polity Press, en espagnol, en turc et en grec).
• Enfances de classes. De l’inégalité parmi les enfants, Seuil, 2019, 1232 p.
• La Part rêvée. L’interprétation sociologique des rêves, La Découverte, Laboratoire des sciences sociales, 2021, 1216 p.
• Les Structures fondamentales des sociétés humaines, La Découverte, Sciences sociales du vivant, 2023, 972 p.
• Vers une science sociale du vivant, La Découverte, Petits Cahiers libres, à paraître en janvier 2025.

Avec Nadine PICAUDOU
Historienne spécialiste du Proche-Orient arabe contemporain. Professeur émérite de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne

Le Liban, qui traverse depuis 2019 une grave crise économique et politique, peine toujours en réalité à sortir de la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1975 et 1990. Cette intervention pose la question des conditions de sortie du conflit civil au Liban.
Nadine Picaudou s’interrogera d’abord sur les caractères propres des guerres civiles avant d’analyser la nature et les conséquences de l’amnistie de 1991 ce qui conduira à étudier les spécificités du système politique libanais et des blocages structurels qui l’affectent.

Biographie :

Ancienne élève de l’École normale supérieure. Agrégée d’histoire. Docteur en Histoire contemporaine du Proche-Orient arabe. Licenciée d’arabe. Successivement Professeur aux Langues O (Paris) puis à l’université Paris I Panthéon Sorbonne.                    Professeur émérite de l’université Paris .

Publications :

• «La question libanaise» dans Les nouvelles questions d’Orient, Hachette, 1991, p. 144- 155. 
• La Déchirure libanaise, (Complexe, 1989, édition augmentée 1992)
• « From Coexistence to Democracy : The Impossible Lebanese Transition » in Roger Heacock (ed.) Political Transitions in the Arab World, Bir Zeit University, 2002. 
• Les Palestiniens, un siècle d’histoire, (Complexe 1997 édition augmentée 2003)
• Territoires palestiniens de mémoire, Karthala/IFPO, Paris/Beyrouth, 2006 
• Autour des morts de guerre (Maghreb, Moyen-Orient)  (Avec Raphaëlle Branche et Pierre Vermeren). Publications de la Sorbonne, 2013
• L’islam entre religion et idéologie, Gallimard, 2010
• La décennie qui ébranla le Moyen-Orient (1914-1923), Flammarion, 2017
• Visages du politique au Proche-Orient, Gallimard, 2018
• Laure Catusse (nom de plume de Nadine Picaudou) La couleur du temps, Arcanes 17, 2022
  
• Laure Catusse, La maison de la fontaine, Unicité, 2022

Avec Bertrand BADIE
Agrégé de science politique – Dr de Science politique – Professeur Emérite à Sciences Po Paris. Connu comme un spécialiste en sociologie des relations internationales.

Le Moyen-Orient est, depuis le démantèlement de l’Empire Ottoman suite à la guerre de 1914-1918, une zone particulièrement instable. Quelles puissances y interfèrent ? Quels sont les jeux d’alliance et d’influence ? Est-on face à une instabilité durable ?

Le Moyen-Orient est depuis le démantèlement de l’Empire Ottoman, suite à la guerre de 1914-1918, une zone particulièrement instable. L’attaque du mouvement palestinien Hamas sur Israël d’octobre 2023, suivie du bombardement massif par Israël et de l’entrée de forces terrestres dans la bande de Gaza, constituent un événement majeur dans la longue histoire de cette région.
On s’efforcera d’expliquer quelles sont les réalités de la géopolitique dans la région, quels sont les acteurs qui y interfèrent, les jeux d’alliance et d’influence, les instabilités, les risques très réels d’extension des conflits.
On aura l’occasion d’examiner la réalité de la politique étrangère de la France dans cette région. La France peut-elle jouer réellement un rôle dans un processus conduisant à une paix et une stabilité ?

Quelques indicateurs caractérisant cette région :

16 pays – environ 470 000 000 habitants – poids des religions (islam sunnite, islam chiite, judaïsme), peu de régimes démocratiques, dictatures, régimes féodaux ou théocratiques, certains états « faillis », guerres civiles et/ou conflits armés de longue durée – interférences ou interventions armées des États-Unis avec ou sans alliés de l’OTAN, foyers de messianisme islamique, séquelles d’antagonismes historiques entre les « mondes » arabo-musulman, persan et turco-ottoman, importance planétaire de la production de pétrole (30 % de la production mondiale) et de gaz naturel (20 %)…

Biographie :

Agrégé de science politique – Dr de Science politique – Professeur émérite à Sciences Po Paris. Connu comme un spécialiste en sociologie des relations internationales.  Enseignant-chercheur au CERI (Centre d’Études et de Recherches Internationales).
A enseigné à l’Université Paris Panthéon-Sorbonne. A dirigé avec Dominique Vidal la collection « L’état du monde » aux Éditions de La Découverte

 Bibliographie :

• L’art de la paix, Flammarion (2024)
• Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, Armand Colin (2023)
• Pour une approche subjective des relations internationales, Odile Jacob (2023)
• La nouvelle grammaire des relations internationales, Les Liens qui Libèrent (2022)
• Le monde ne sera plus comme avant, Les Liens qui Libèrent (2022)
• Vivre deux cultures. Comment peut-on naître franco-persan ? Odile Jacob (2022)
• Le Moyen Orient et le Monde, La découverte (2021)
• Les Puissances mondialisées. Repenser la sécurité internationale, Odile Jacob (2021)
• La France, une puissance contrariée, La Découverte (2021)

Cette rigueur n’interdit pas de compléter l’analyse par des « expériences de pensée » d’histoire contrefactuelle.  Pourquoi ne pas réfléchir à ce qui aurait pu se produire si une part de l’Europe avait bénéficié d’un climat tropical ? si le détroit de Béring était demeuré traversable à pied ?  si Zheng He avait poursuivi ses voyages le long du littoral africain ?

Loin de n’être qu’un vain jeu intellectuel, ces exercices d’histoire contrefactuelle permettent de mettre clairement en évidence les contraintes imposées par la géophysique (reliefs, climats, courants marins, vents, flores et faunes …) sur les développements historiques.

Cette vision panoramique et causale de l’Histoire, défendue par Christian Grataloup, sera probablement nouvelle pour nombre de lecteurs. Mais ces « néophytes » ne seront pas les seuls à être émerveillés : la richesse du texte, la force des éléments cartographiques et la multiplicité des connaissances rassemblées devraient remporter tous les suffrages.

Les points précédents ne suffisent pas à rendre compte de l’organisation rigoureuse de l’ouvrage. Christian Grataloup organise son texte en sept grands chapitres passionnants classés selon la chronologie. Partant de L’humanisation de la planète puis de La domestication du vivant il aboutit au monde contemporain (La Terre des humains). Chaque chapitre donne au lecteur l’impression de gagner – au sens propre – en intelligence puisqu’il découvre des causes, des contingences et des relations auxquelles il n’aura (probablement) pas auparavant réfléchi.

Faites-vous plaisir, réfléchissez ! Lisez Grataloup !

[1] « Géohistoire. Une autre histoire des humains sur la Terre », Édition Les Arênes, Paris, 2023. (450 pages plus un atlas central, pleines couleurs, de 60 pages)

Note : A côté de la climatologie, de la géologie, de la démographie, de la génétique ou de l’économie, la géographie joue un rôle majeur dans l’ouvrage de Christian Grataloup. On appréciera à leurs juste valeur les nombreuses cartes descriptives et explicatives qui parsèment l’ouvrage et notamment les 60 remarquables pages de l’atlas central.

Bibliographie :

• Faut-il penser autrement l’histoire du monde ? (2011)
• Introduction à la géohistoire (2015)
• Vision(s) du Monde, Histoire critique des représentations de l’Humanité (2018)
• Atlas historique mondial, préfacé par P. Boucheron (2019)
• Atlas historique de la France (2020)
• L’invention des continents et des océans (2020)
• Atlas historique de la Terre (2022)
•  Géohistoire, une autre histoire des humains sur la Terre (2023).

Avec Philippe Portier
Directeur d’études à l’École pratique des hautes études (EPHE), titulaire de la chaire Histoire et sociologie des laïcités.
Ancien directeur du laboratoire  Groupe Sociétés, Religions, Laïcités  du CNRS. Actuellement vice-président de l’EPHE.

La triple effervescence dogmatique actuelle en Europe (religieuse, populiste et nationaliste), constitue la force majeure d’un retour à des identités fondées sur la primauté du national. Ce mouvement est-il capable d’inverser le processus de sécularisation à l‘œuvre depuis plusieurs siècles en Europe et de briser le compromis historique que constitue la séparation des Églises et de l’État ?

Biographie :

Bibliographie :

Avec Roland GORI

Psychanalyste, professeur émérite de psychologie et de psychopathologie clinique à l’université d’Aix-Marseille, Membre d’Espace analytique, Président de l’Association Appel des appels.

Les fausses nouvelles et les mensonges véhiculés par les médias et les discours politiques propagandistes, amplifiés par les technologies modernes comme les réseaux sociaux, manipulent les foules et affaiblissent la capacité de réflexion personnelle et critique.

Les fausses nouvelles ne sont pas une originalité dans l’histoire, mais elles ont pris une ampleur plus grande grâce aux technologies modernes et aux réseaux sociaux.
Ces instruments permettent de créer des « réalités alternatives », des récits trompeurs qui influencent fortement la perception des faits par le public. Roland Gori se réfère aux travaux de penseurs comme Marc Bloch et Hannah Arendt pour illustrer que la diffusion des fausses nouvelles repose souvent sur des préjugés et des craintes préexistantes dans la société. Ces nouvelles exploitent des peurs collectives, souvent amplifiées en temps de crise.
Roland Gori met en garde contre l’impact croissant des fake news à l’ère numérique, où la rapidité et la viralité des informations font que les mensonges se propagent beaucoup plus vite que les vérités. Il souligne que les fausses informations deviennent plus performatives que factuelles, en ce sens qu’elles finissent par créer les réalités qu’elles décrivent.
Cette emprise par le langage, soutenue par des algorithmes et des stratégies de communication, constitue une menace pour la démocratie en manipulant les croyances et les actions des citoyens. Enfin, Roland Gori critique la dégradation de la fonction critique des médias et  les discours politiques qui sont de plus en plus alignés sur des techniques publicitaires, transformant leurs campagnes en spectacles de vente où l’image prime sur le contenu réel. Cela crée une culture d’audimat où l’efficacité des discours est mesurée par leur capacité à susciter des émotions immédiates au détriment de la réflexion.

Dernières publications : 

• La fabrique de nos servitudes, Paris, LLL, 2022 
• Et si l’effondrement avait déjà eu lieu. L’étrange défaite de nos croyances, Paris, LLL, 2020
• Homo Drogus (avec Hélène Fresnel), Paris, Harper, 2019 
• La nudité du pouvoir. Comprendre le moment Macron, Paris, LLL, 2018 ; Un monde sans esprit. La fabrique des terrorismes, Paris, LLL 2017 
• Le Manifeste des oeuvriers (avec Bernard Lubat et Charles Silvestre), Paris, Actes Sud, 2017 
•  L’individu ingouvernable, Arles, Actes Sud, 2017 
•  Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? Arles, Actes Sud, 2015 
•  La Fabrique des imposteurs, Arles, Actes Sud, 2014
  
•  La Dignité de penser, Arles, Actes Sud, 2013