La Catalogne et l’Espagne au XXI° siècle : Autonomie, Fédéralisme ou Rupture

Parcourir le passé de la Catalogne, pour mieux expliquer les spécificités et le particularisme régional catalan avec son rayonnement historique bien au-delà de ses territoires, ses crises identitaires mais aussi ses erreurs et ses reniements depuis le XIIème siècle où elle est rattachée au royaume d’Aragon, pour être ensuite avalée par les Habsbourg et par la couronne d’Espagne.
L’épisode français sera sans avenir, puis la dynastie espagnole des Bourbon qui, reprenant la main, se heurte tout au long du XIXème siècle aux révoltes, guerres napoléoniennes, guerres carlistes, guerres coloniales.
L’absolutisme des rois castillans bat de l’aile et des mouvements de libération, des pronunciamientos éclatent dans le pays, fin du XIXème et début du XXème siècle.
L’héritage des lumières croise alors la libre pensée et l’Espagne s’embrase, particulièrement en Catalogne… Le catalanisme grandit dans les campagnes pour tenter de sortir de la soumission castillane … nous aurons quelques rendez-vous avec l’Histoire les 8/03/1873 et 5/03/1892, en avril 1932 premier statut d’autonomie, le 6/10/1934 tentative d’instauration d’une République, puis près de 40 ans de franquisme où toutes les avancées sociales, culturelles et identitaires seront annihilées, la Constitution démocratique de 1977 et le statut d’autonomie mis en place en 1979 approuvé par la Generalitat, corrigé en 2006…
Puis le dernier événement la proclamation au forceps suivi de la mise en sommeil d’une République, le 27 octobre 2017 …. et des élections prévues le 21 décembre 2017 qui vont ouvrir les portes d’antagonismes déjà annoncés repoussant aux calendes grecques une éventuelle réconciliation, pourtant si nécessaire….

Quels sont les Partis en présence ? D’aucuns voudraient bien voir des Indépendantistes d’un côté et des fascistes de l’autre. Ceci est faux ce n’est pas une guerre droite/gauche ; des deux côtés nous avons un conglomérat de partis qui ne partagent pas et ne partageront jamais les convictions de leurs alliés de l’instant.
C’est pourquoi tout est possible à l’évidence, sauf la capacité à gouverner pour le vainqueur des élections…
Apéritif offert à l’issue de la conférence

Raymond San Geroteo est né en France, en 1944, de parents réfugiés espagnols. Il est passé par les camps d’hébergement de Rennes (Camp des Nomades et camp Victor Rault) où une centaine de familles résidaient dans des baraques sans eau courante ni WC. Les plus nombreuses étaient espagnoles, mais aussi des Français, des Algériens, des Yougoslaves et des Tziganes y habitaient. Toutes furent, peu à peu, relogées les années 50 dans les premières cités HLM ouvrières. Raymond San Geroteo est né Espagnol et son père, suite à un grave accident professionnel, a naturalisé Français tous les membres de sa famille. Ensuite, il a pu recouvrer la nationalité espagnole sans perdre la nationalité française se référant à la loi Aznar de 2002.
Il a suivi ses études en France -DECS- et vécu en France où il a exercé les fonctions de directeur national du Groupe agroalimentaire Glon-Sanders jusqu’à sa retraite en 2005. Il s’est retiré à Rosas, en Catalogne.
Il n’est pas historien de formation, mais il a toujours été passionné par l’histoire de son pays d’origine. Après des décennies de recherches et de rencontres, il a consacré plusieurs livres à l’histoire contemporaine de l’Espagne, tous publiés aux Éditions Cairn Pau : Les Oliviers de l’exil, La fille de l’anar¬chiste et Les fossoyeurs de la Seconde République Espagnole.
Il travaille encore au sein d’un vaste réseau mémoriel et culturel des deux côtés des Pyrénées. Il est aujourd’hui Vice-Président national de l’Amicale des Anciens Guérilleros espagnols en France – FFI.